L'Ancien Marché de Campagnac

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, un marché se tient tous les lundis sur la place principale du village, appelée « La Place ». Ancien marché de Campagnac AveyronExistant déjà sous l'Ancien Régime, il est autorisé officiellement en 1802. Campagnac est alors un centre économique local, sur « le chemin de Millau », voie de communication importante reliant Saint-Geniez et la montagne au Languedoc :
«Campagnac, petite ville située à l'extrémité orientale du département de l'Aveyron, renferme une population de 1500 à 1600 habitants. C'est le siège d’un Tribunal de Paix. Son territoire est très fertile en grains et en foins. Il s’y fait un commerce étendu. Il y a une Manufacture de cadis * très considérable. On y fabrique des toiles. On y file une grande quantité de coton. Les habitants de ses environs et notamment ceux de la partie occidentale de la Lozère s'y rendre journellement pour acheter des comestibles, des laines, des cotons et y vendre les marchandises qu'ils ont ouvrées. Toutes les semaines, les voituriers de l'Hérault viennent y troquer les productions de leur sol contre les denrées du pays». (1802)
Les années 1800-1825 correspondent à l'apogée du marché. Il perd ensuite de son importance, suite au déclin de l'activité textile. Vers 1855, on rapporte que :
«sous le rapport de l'Industrie, notre localité ne compte guère qu'une période de 25 ans, de 1800 à 1825, plus ou moins. C’est son apogée de lustre. Alors, le commerce des laines, des cadis, des cotons occupait un grand nombre de bras et Campagnac était, pour le commerce, la factorerie de tout le canton, comme elle a été depuis le bureau de banque pour les propriétaires mal-aisés des autres communes. Les marchés, qui ont été fixés à tous les lundis de chaque semaine, était très fréquentés, à cette époque, par des étrangers venus de divers points et qui laissaient dans la localité bon nombre de capiteaux. À mesure que les machines ont supprimé des bras et que des étoffes mieux confectionnées ont supplanté nos cadis, les marchés, n'ayant plus un aliment suffisant, ont perdu de leur importance et ne sont aujourd'hui suivi que durant les mois de mai et juin. C’est le temps où les propriétaires se déchargent du superflu de leur menus bestiaux». Il existait également un marché spécial pour le louage des ouvriers faucheurs et moissonneurs à la journée (la « loue »). Établi en 1853, il avait lieu tous les jours, du 15 juin au 15 septembre, et permettait aux propriétaires de recruter la main d'oeuvre dont ils avaient besoin pour les travaux d'été.

Les mesures à grains

Des mesures à grains en pierre existaient autrefois dans la plupart des lieux de marché. Elles cessent d'être utilisées au 19ème siècle et la plupart sont détruites.La Place et les mesures à Grains de Campagnac Rares sont donc les séries complètes encore en place.
Les mesures de Campagnac datent au minimum de l'établissement officiel du marché, en 1802. Elles sont placées par ordre de taille et creusées d'une cavité cylindrique, dont le fond est incliné afin de permettre l'écoulement des grains par un office carré situé au point bas. Le volume de chaque cavité correspond à une quantité de référence : émine (la plus petite), quarte, coupe et boisseau (la plus grande), anciennes mesures de capacité pour les grains. Ceux-ci sont versés par le haut dans la mesure choisie dont le trou d'évacuation a été au préalable bouché. On se sert pour cette opération d'un carré de bois qu’on plaque sur le trou. Une fois la mesure remplie, on retire le carré et les grains tombent dans le sac placé en dessous.
Afin de conserver les grains à l'abri des intempéries pendant les opérations de transvasement, les mesures était protégé par une halle, appelée «La Halle au Blé». Créée en 1802, elle se trouvait à l'emplacement actuel de la Croix de la Mission. Petit édifice carré de 4 m de côté, dont la voûte reposait sur 4 colonnes. La halle est démolie en 1826 pour ériger la croix et les mesures sont déplacés sur le mur de soutènement de la place.

 

* Le cadis : étoffe de laine, proche de la serge, grossière mais solide, qui servait à la confection de vêtements populaires. Fabriqué principalement dans le sud de la France, il demeure connu pour son usage dans les Pyrénées où il constituait la matière principale des capes des bergers, mais il était aussi utilisé ailleurs, notamment par les bergers occitans et provençaux. (Wikipédia)

-Textes de l'Association "Vivre à Campagnac et dans ses Hameaux"-

en savoir plus sur Campagnac et sa région :
Mairie de Campagnac
Office du Tourisme des Causses à l'Aubrac
Communauté de Communes des Causses à l'Aubrac


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